Il y a de cela trente ans, un homme apparaissait dans les pages de Shônen Jump, et rendait justice dans un monde post apocalyptique en faisant exploser des hordes de punks décérébrés avec deux doigts. Cet homme, c'est Kenshirô, alias Ken le Survivant dans nos contrées, grand maître du Hokuto Shinken et de retour dans Fist of the North Star : Ken's Rage 2 pour distribuer les uppercut à mach 10 et nous émouvoir à coups de démonstrations poignantes d'amitié virile. Suivez GSY dans les terres désolées pour un verdict aussi tranchant qu'une technique de l'école Nanto !
Note : Votre serviteur s'étant lamentablement emmêlé les pinceaux lors de la mise en ligne des vidéos, celles-ci se sont retrouvées dans le désordre ! Le "bon" ordre étant : Introduction - Gameplay #1 - Cutscene - Gameplay #2 - Boss - Pause café. Toutes mes confuses !
Ken's Rage premier du nom était l'exemple parfait du jeu apte à diviser les foules ; si on pouvait louer sa fidélité au manga d'origine tant au niveau graphique que scénaristique, on ne pouvait que regretter son gameplay d'une raideur effarante ainsi que sa réalisation technique d'un autre âge. Pour fêter dignement l'anniversaire des trente ans de la série, sa suite se devait de corriger le tir et d'enfin proposer un beat them all apte à rendre réellement hommage au cultissime manga de Buronson et Tetsuo Hara. Malheureusement, les meilleures intentions du monde ne font pas forcément un bon jeu... mais n'anticipons pas !
Premier changement de taille, le mode Légende ne propose plus de choisir son personnage et de suivre son histoire, mais consiste maintenant en un parcours unique, où le changement de personnage se fera automatiquement selon la séquence jouée. Bien plus riche en cut-scenes que le précédent épisode, l'action de Ken's Rage 2 est régulièrement ponctuée de scènes de dialogues en tous genres ; celles-ci permettent certes une plus grande fidélité au manga, mais hachent également énormément le rythme et se montrent très inégales selon leur traitement. En effet, si les cinématiques utilisant le moteur du jeu profitent d'une mise en scène sympathique bien qu'un peu molle, les séquences en images fixes ainsi que certaines scènes de dialogue - sans même une animation des lèvres ! - paraissent bien cheap et laborieuses, et plombent finalement bien plus l'ambiance qu'elles ne la servent. Dommage, d'autant plus que la volonté de retranscrire les scènes cultes de l’œuvre originale le plus fidèlement possible est indéniablement présente, mais leur surabondance lassera même le fan invétéré de Kenshirô, qui supportera difficilement d'être interrompu toutes les cinq minutes par un pénible enchaînement de temps de chargement suivi d'une trop longue cut-scene.
Continue à cogner, le chauve sourit
La jouabilité, quant à elle, se montre plus souple que celle de son prédécesseur, et si l'on est encore très loin de la patate d'un Sengoku Basara, le gameplay de Ken's Rage 2 a gagné en vivacité, même si tout cela reste très raide et un peu mou. On notera également la disparition étrange de la touche de saut, remplacée par une esquive assez difficile à placer d'instinct, mais qui pourra toutefois se montrer utile à marteler lors des confrontations face aux boss. Les bases du combat demeurent cependant inchangées ; la touche X permettra de rouer les ennemis de coups rapides, tandis que la touche Y, réservée aux attaques puissantes, mettra les adversaires en état de "choc méridien", idéal pour les faire exploser grâce aux attaques normales. Il est aussi toujours possible d'attraper un adversaire, mais la vitesse d'exécution du mouvement, toujours aussi lente, le reléguera vite aux abysses des actions inutiles. Sans oublier le système de coups spéciaux utilisables via une jauge d'aura se remplissant via le passage à tabac des adversaires, l'occasion de profiter des légendaires furies "atatataesques" chères à la série. La gestion des caméras n'a hélas pas non plus changé, et on peine toujours autant à les replacer correctement lorsqu'il faut faire preuve de promptitude lors des combats.
Au niveau des regrets, l'arbre de compétences du premier jeu a disparu, laissant la place à un système assez curieux. En effet, les capacités du personnage augmenteront selon les actions effectuées en combat : ainsi, par exemple, exécuter du sous fifre avec les coups faibles augmentera la jauge de vie, tandis que le massacre avec des coups puissants fera grimper les statistiques offensives. Un choix curieux et finalement assez malheureux, qui amoindrit la sensation de montée en puissance et aboutit finalement à un "leveling" fort laborieux et peu attractif. Des parchemins peuvent également être récupérés dans chaque niveau puis équipés, afin d'augmenter ses statistiques de manière plus ou moins significatives selon leur emplacement dans une mini grille pouvant accueillir jusqu'à cinq d'entre eux. Signalons enfin la disparition des "finish" de boss à coups de séquences de QTE, celles-ci ayant été remplacées par un unique QTE ne nécessitant plus que la pression d'un seul bouton ; un choix encore une fois assez hasardeux, qui entraîne une implication quasi nulle dans l'achèvement des boss.
Tu es toujours aussi belle, Bella
Visuellement, KR 2 est un véritable choc, mais hélas pas dans le bon sens : quasiment identique à son prédécesseur qui n'était pourtant pas un mètre étalon graphique, KR 2 en conserve la palette de couleurs ternes (même si quelques parcelles d'herbe d'un vert triste sont présentes de ci de là), ainsi que les décors aussi nus que le crâne de Mr Heart. Des décors occupant d'ailleurs des aires de combat aux proportions plus qu'étroites ; les affrontements se déroulent en effet dans des zones encore plus petites que dans l'épisode précédent, pour un aspect exploration quasiment absent et un level design qui se contente de faire enchaîner au joueur les minis arènes et les minis couloirs jusqu'à la fin du chapitre. On peut également noter certains effets visuels décevants, comme les explosions sanglantes de punks, plus réussies et gores dans KR 1, et réduites ici à un petit nuage de liquide rouge assez ridicule. De plus, les faiblesses techniques telles que les modélisations à la truelle ou les textures faiblardes sont toujours présentes ; seuls le rendu des visages fidèle au manga original ainsi que quelques gros gabarits disproportionnés chers à Testuo Hara sauvent - un peu - le titre du naufrage graphique total. Enfin, signalons d'interminables temps de chargement extrêmement fréquents, d'autant plus impardonnables quand on voit la faiblesse technique du titre. Quand on voit le rendu du futur Jojo's Bizarre Adventure de Cyberconnect, on peut se demander pourquoi Koei s'obstine à proposer un tel parti pris graphique...
Tous ces défauts sont d'autant plus regrettables que le contenu est au rendez-vous ; fort de son mode Légende d'une bonne quinzaine d'heures, incluant notamment la deuxième partie du manga original absente du premier opus, KR 2 propose également un mode Rêve composé d'histoires alternatives et jouable avec pas moins de presque vingt personnages différents (qui disposent de leurs propres techniques), pour une durée de vie plus qu'honorable, si toutefois l'on a le courage et la motivation suffisante pour tout débloquer. Finissons enfin par un mot sur l'ambiance sonore ; malgré un doublage japonais à la hauteur, on éprouvera une nouvelle déception face à l'absence des musiques originales de la série, sans même le célèbre You Wa Shock emblématique de la licence. Décidément un bien triste anniversaire pour Ken...
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Et ayant poussé le vice jusqu'à finir le mode histoire, je dois dire que la dernière partie (les 3 généraux) est un calvaire absolu. Même pour un fan, cette suite est une misère.
Tain', Sailor Moon... quelle gonzesse r ! :p
Quand on voit qu'ils arrivent à sortir un One Piece tout à fait décent, ça fait mal.
Bon, quand est-ce que l'on aura un Berserk (et pas chez eux si possible) !
Etant fan j'attends impatiement chaque sortie de jeux sur Ken et malheureusement meme en ayant toute la collec des jeux sur cette série,y-a pas grand chose a sauver...snif! Sur la bonne quinzaine...deux jeux qui sortent du lot c'est peut (le beat'm all sur PS1 et celui en 2D sur PS2)